Samedi, le Rwanda a envoyé des membres de ses forces de défense et des officiers de sa police nationale dans le nord du Mozambique.
Cette décision fait suite à une demande de soutien dans la lutte de ce pays riche en gaz contre l’insurrection extrémiste islamiste croissante qui a fait plus de 2 000 morts et déplacé 700 000 personnes.
Le colonel Lonard Rwivanga, porte-parole des Forces de défense rwandaises (RDF), a présenté cette initiative aux médias.
« L’objectif de cette mission est basé sur une demande du gouvernement du Mozambique au gouvernement du Rwanda pour aider à soutenir la conduite d’opérations militaires, y compris les opérations de sécurité et de stabilisation ainsi que la réforme du secteur de la sécurité. »
Le Rwanda a promis un millier de soldats, qui seront rejoints par une mission de déploiement de la force en attente, dotée de 12 millions de dollars US, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), composée de 16 pays.
La mission doit débuter le 15 juillet pour une durée d’au moins trois mois, qui pourrait être prolongée.
Le colonel Rwivanga a ajouté : « L’opération n’est pas limitée dans le temps, elle est spécifique à la mission. Nous allons donc accomplir notre travail rapidement et déterminer ensuite le moment de notre départ. »
Les experts militaires de la SADC recommandent d’envoyer 3 000 soldats avec des armes, des hélicoptères, des avions et une capacité navale au Mozambique où l’insurrection qui a éclaté dans la province de Cabo Delgado en 2017 continue de s’intensifier.
Les insurgés tiennent le port de Mocimboa da Praia depuis août dernier et ont attaqué à plusieurs reprises le centre stratégique de Palma — ce qui a obligé la société énergétique française Total à suspendre son projet de gaz naturel liquéfié de 20 milliards de dollars US.
Les interventions rwandaises et régionales interviennent alors que les attaques des insurgés dans le nord de la province de Cabo Delgado s’intensifient, les rebelles prenant pour cible des villages et des îles et décapitant certains habitants.
Des témoins ont déclaré que les combattants pillent et avertissent les habitants de partir ou d’être tués.
Le Programme alimentaire mondial a mis en garde contre l’aggravation de la crise alimentaire, près d’un million de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire.
