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Réconciliation nationale en Côte d’Ivoire : le retour de Laurent Gbagbo ne suffit pas

Après le retour au pays de Laurent Gbagbo et de plusieurs figures de l’opposition ivoirienne, la réconciliation nationale semble bien engagée. Sauf pour Guillaume Soro, exilé en Europe et condamné à la prison à vie le mois dernier pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État.

Mais pour l’analyste politique Sylvain Nguessan, la réconciliation nationale ne peut se faire qu’en incluant tous les protagonistes, y compris le peuple ivoirien.

 »Cette question de la réconciliation en Côte d’Ivoire ne doit pas se limiter aux principaux acteurs de la scène politique ivoirienne, que ce soit Laurent Gbagbo, Henri Konan Bedié, Alassane Ouattara, Guillaume Soro, etc. Il y a ces acteurs mais il faut aussi impliquer les principales victimes de la crise ivoirienne.

Nous savons que le centre et l’ouest de la Côte d’Ivoire ont été l’épicentre de la crise que nous avons connue de 2002 à 2011. Nous devrions intégrer Guillaume Soro ainsi que les principales victimes de la crise.

Donc Guillaume Soro devrait être impliqué au nom des responsabilités qu’il a assumées. Il a lui-même revendiqué le leadership de la rébellion, il est donc normal qu’il soit impliqué dans ce processus de réconciliation », a-t-il déclaré.

Un oui pour la réconciliation en Côte d’Ivoire, a estimé cet analyste politique. Mais il a ajouté que cela devra se traduire par des actes concrets de réparation, et ne pas se limiter à un slogan.

 »Quand on parle de réconciliation, il faut remonter le plus loin possible, comme l’a fait l’Afrique du Sud, comme a essayé de le faire le Rwanda, de manière à impliquer le plus grand nombre de victimes, à les entendre, et le plus loin possible pour que l’État de Côte d’Ivoire puisse apporter une aide, c’est-à-dire des réparations, à ces principales victimes.

A ce niveau, on pourrait parler de réconciliation. Sinon, s’il s’agit juste de faire asseoir Bedie, Gbagbo, Ouattara et le Premier ministre Guillaume Soro ensemble pour qu’ils puissent se parler… ce compromis politique est ce dont la Côte d’Ivoire a besoin, mais ce n’est pas la réconciliation. Ce n’est pas parce que Messieurs Ouattara, Soro, Gbagbo, Bedie vont se parler, que la veuve de (…) qui a pratiquement tout perdu pendant cette crise, va oublier tout ce qu’elle a vécu.

A mon avis, le discours de nos hommes politiques, leur rencontre, leur cohabitation pacifique, c’est une bonne chose mais ce n’est pas l’élément fondamental. L’élément fondamental est qu’il faut atteindre les principales victimes que sont les populations de ces localités. »

De plus en plus isolé sur la scène politique ivoirienne, Guillaume Soro dénonce une « captation de l’État » par le gouvernement actuel. Pour Sylvain Nguessan, ce dernier devrait changer de stratégie.