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RCA: La violence et les abus font des ravages

Un avocat des droits de l’homme nommé par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a signalé vendredi à l’organe que la population civile de la République centrafricaine, déchirée par la guerre, est malmenée à la fois par les groupes armés et par les forces de sécurité censées les protéger.

La République centrafricaine est dans la tourmente depuis que les rebelles ont renversé le gouvernement en 2013, déplaçant 1,2 million de personnes. L’avocat togolais des droits de l’homme Yao Agbetse a été nommé par le conseil de l’ONU en 2019 pour surveiller et rendre compte de la situation des droits de l’homme en RCA.

Selon lui, la Coalition des patriotes pour le changement, qui regroupe les principaux groupes rebelles, a intensifié ses attaques contre la population civile depuis mars. Il accuse la CPC de recruter des enfants soldats, de commettre des violences sexuelles et des meurtres, d’imposer des taxes illégales, de détruire et de piller des biens, et d’occuper des écoles. Il affirme que des mesures sont prises pour les obliger à rendre des comptes. Il s’exprime par l’intermédiaire d’un interprète

« La plupart des dirigeants et des membres du CPC figurent sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité concernant la RCA », a déclaré M. Agbetse. « Le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble prennent les mesures appropriées pour que ces personnes puissent être tenues responsables des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire. »

Selon M. Agbetse, les forces de sécurité de la RCA et les alliés étrangers ont réussi à chasser les groupes armés de nombreuses zones qu’ils occupaient. Cependant, il affirme que de nombreuses violations des droits de l’homme auraient été commises au cours de ces opérations par des membres de l’armée et du personnel de sécurité, y compris des instructeurs russes. Il s’exprime par l’intermédiaire d’un interprète.

« Les autorités centrafricaines doivent mener des enquêtes appropriées, quel que soit le grade ou le rang militaire des auteurs de ces violations », a déclaré M. Agbetse. « Et une attention particulière doit être accordée aux victimes de ces violations. La justice militaire doit être déclenchée afin d’assurer une justice militaire en République centrafricaine. »

L’expert de l’ONU ajoute que les enquêtes sur les abus sexuels présumés commis par des casques bleus doivent également faire l’objet d’enquêtes et de sanctions.

Le ministre centrafricain des droits de l’homme et de la justice, Arnaud Djoubaye Abazene, s’exprimant en réponse au rapport, dit qu’il convient que la persistance des violations des droits de l’homme commises par les groupes armés reste préoccupante. Il affirme qu’il est crucial que les auteurs de violations des droits de l’homme soient traduits en justice. Cela justifie, selon lui, la nécessité pour son gouvernement de poursuivre ses efforts pour lutter contre l’impunité et pour mettre en place le système de justice transitionnelle du pays.