+26
°
C
Max:+29
Min:+19
Mar.
Mer.
Jeu.
Ven.

Le chirurgien congolais Mukwege saisit la Cour pénale internationale pour lutter contre l’impunité

Le prix Nobel congolais Denis Mukwege a appelé vendredi à une cour pénale internationale pour la République démocratique du Congo (RDC), dont les provinces de l’est sont ravagées par des groupes armés depuis un quart de siècle.

Dans une déclaration publiée à l’approche de l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies à New York, Mukwege a déclaré que l’impunité pour les crimes brutaux était enracinée et que la population locale vivait « dans la peur et l’horreur ».

Malgré un état de siège régional imposé en mai, « la situation sécuritaire dans ces provinces ne semble pas s’améliorer », a déclaré Mukwege, faisant référence à des dizaines de meurtres ces derniers mois.

« (C)sa situation tragique et scandaleuse n’est plus tolérable », a-t-il déclaré.

« Face aux échecs politiques et sécuritaires pour trouver des solutions, nous sommes convaincus que la voie d’une paix durable passe par l’utilisation de tous les mécanismes de… justice », a-t-il déclaré.

Mukwege, un chirurgien qui exerce dans la province du Sud-Kivu profondément troublée, a reçu le prix Nobel de la paix 2018 pour avoir soigné des centaines de femmes victimes de viols et de mutilations sexuelles par des hommes armés.

Il a appelé le président Félix Tshisekedi à exhorter les Nations unies à mettre en place « un tribunal pénal international » pour la RDC et à approuver une mission d’enquête qui commencerait ses travaux sans délai.

Les enquêteurs, a-t-il dit, devraient « exhumer les nombreux charniers dans l’est du pays et recueillir et conserver les preuves d’actes susceptibles de constituer des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide ».

Les provinces du Sud et du Nord Kivu et de l’Ituri au nord-est ont été battues lors des première et deuxième guerres du Congo (1996-2003) et la population civile reste aujourd’hui la proie d’une multitude de groupes armés qui massacrent les villageois et détruisent leurs maisons.