Un an après la mise en application de la Loi sur la sécurité nationale de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, le statut de la ville en tant que pôle financier mondial ne s’est pas affaibli, contrairement aux affirmations malavisées des forces anti-chinoises, selon qui cette loi menaçait son statut, notent les observateurs. Ces derniers soulignent les données excellentes du marché et les liens renforcés de la RAS avec la partie continentale de la Chine.
Mercredi marquera le premier anniversaire de l’adoption de la Loi sur la sécurité nationale, qui visait à répondre aux risques persistants sur la sécurité nationale dans la RAS. Cette loi est devenue l’objet de calomnies et d’attaques constantes de la part de politiciens et de médias anti-chinois aux Etats-Unis et dans d’autres pays occidentaux, essayant de répandre la peur en affirmant qu’il s’agissait de « la fin du statut de Hong Kong en tant que pôle financier mondial ».
Toutefois, les données du marché et les observateurs dépeignent une image complètement différente de ces affirmations alarmistes sur le secteur financier de la RAS au cours de l’année écoulée.
A la clôture du marché vendredi dernier, l’indice Hang Seng de Hong Kong s’était renforcé de près de 20 % depuis le 1er juillet 2020, le premier jour d’échange après la mise en application de la loi.
Plus de 400 milliards de dollars hongkongais (43 milliards d’euros) ont été levés par le biais d’introductions en bourse sur le marché hongkongais au cours de l’année écoulée, soit une augmentation de plus de 27 % en glissement annuel, selon les données officielles.
Au cours des cinq premiers mois de l’année, la Bourse de Hong Kong a levé près de 183,9 milliards de dollars hongkongais par le biais de nouvelles émissions d’actions.
« Le statut de Hong Kong en tant que pôle financier mondial est resté stable, voire s’est renforcé, depuis que la Loi sur la sécurité nationale est appliquée dans la ville », assure Zhao Qingming, un expert financier basé à Beijing.
Selon lui, certaines entreprises chinoises sont venues chercher des cotations secondaires à Hong Kong dans le contexte de répression des entreprises chinoises par les Etats-Unis. Cela a incité de nombreux capitaux à se détourner des marchés américains au profit de Hong Kong.
Thomas Yeung, économiste hongkongais et vice-doyen de la Faculté des finances Futian à Shenzhen, précise que le rôle de Hong Kong en tant que pôle financier mondial n’a pas faibli au cours de l’année écoulée.
« Il n’y a pas eu de fuite massive de capitaux. Le nombre de filiales d’institutions financières étrangères à Hong Kong est resté le même, à savoir un peu plus d’un millier, et les investissements des entreprises financières étrangères ont été actifs, étant donné que certaines banques d’investissement recrutent de nouveaux employés et achètent des terrains à Hong Kong », indique-t-il.
« D’un point de vue transfrontalier, il n’y a eu aucun signe de fuite significative de système bancaire de Hong Kong et le total des dépôts a augmenté. […] Les afflux d’investissements directs des non-résidents à Hong Kong se sont poursuivis au 4e trimestre de 2020 et n’ont pas montré de tendance anormale », a révélé en mars dernier l’Autorité monétaire de Hong Kong dans son rapport semestriel sur la stabilité monétaire et financière.
Dans sa dernière évaluation de la stabilité du système financier de la RAS de Hong Kong en début d’année, le FMI a reconnu que le secteur bancaire de la ville restait « bien capitalisé et rentable », que les ratios des prêts non productifs restaient faibles, mais aussi que le mécanisme de taux de change continuait de soutenir la stabilité financière et était appuyé par d’importantes réserves en devises étrangères.
L’intégration croissante de la RAS avec la partie continentale de la Chine permet en outre de défendre la ville face aux concurrents mondiaux, compte tenu notamment de son rôle dans le 14e Plan quinquennal (2021-2025).
Alors que le plan quinquennal soutient le statut de Hong Kong en tant que pôle financier mondial, mais aussi en tant que centre international pour les activités en yuans offshore, la gestion des actifs et la gestion des risques, la ville se prépare à élargir l’accès mutuel entre ses marchés financiers et ceux de la partie continentale du pays. Hong Kong est ainsi appelée à devenir plus attractive pour les investisseurs à la fois domestiques et étrangers, expliquent les analystes.
D’après Zhao Qingming, l’ampleur croissante des mécanismes de connectivité financière entre Hong Kong et la partie continentale de la Chine, avec par exemple l’expansion prévue du programme de connexion obligataire, permettra de créer un « cercle vertueux » et de renforcer encore le rôle de Hong Kong en tant que pôle financier.
Dans un autre signe de progrès, les startups de biotechnologie n’ayant pas encore généré de revenus ou de bénéfices relevant du nouveau régime d’entrée en bourse de la Bourse de Hong Kong ont été ajoutées au mécanisme de connexion boursière vers le Sud reliant les marchés boursiers de Hong Kong et de la partie continentale de la Chine.
Le système de Connexion de la gestion du patrimoine (Wealth Management Connect), conçu pour permettre aux investisseurs de la partie continentale de la Chine dans la région de la Grande baie Guangdong-Hong Kong-Macao de faire des achats directs de produits financiers transfrontaliers à Hong Kong, semble par ailleurs être bientôt prêt et constituera une étape importante pour la libéralisation des comptes de capitaux du pays.
D’après Thomas Yeung, avec l’intégration de la partie continentale de la Chine et de la RAS de Hong Kong, un grand nombre d’étudiants de la partie continentale ont opté pour Hong Kong pour recevoir une éducation ou une formation en finances, développant indubitablement la réserve de talents de la ville.