Dans un arrêt rendu mercredi 1er décembre, la Cour de cassation a rejeté tous les recours qui ont été formulés par l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, au sujet de l’enquête portant sur le financement libyen présumé de sa campagne électorale de 2007. « Ni l’intérêt de l’ordre public ni celui d’une bonne administration de la justice ne commandent l’examen immédiat du pourvoi » et la « procédure sera continuée conformément à la loi » a déclaré la plus haute juridiction française dans sa décision citée par les médias français.
« Sarkozy doit d’abord rendre l’argent qu’il a pris en Libye »
Le scandale a éclaté en 2012, après que le site d’investigation Mediapart a publié un document prétendant montrer que Kadhafi avait accepté de donner à Sarkozy jusqu’à 50 millions d’euros. En 2011, alors que les forces soutenues par l’Otan chassaient Kadhafi du pouvoir, le plus jeune fils du dirigeant libyen, Saïf al-Islam, a déclaré au réseau Euronews : « Sarkozy doit d’abord rendre l’argent qu’il a pris en Libye pour financer sa campagne électorale ». Sarkozy a rejeté les allégations comme des diatribes de loyalistes vindicatifs de Kadhafi qui étaient furieux contre l’intervention militaire dirigée par la France en Libye qui a aidé à mettre fin aux 41 ans de règne de Kadhafi et a finalement conduit à sa mort.
« Recel de fonds publics libyens »
Sarkozy a accusé la justice parisienne de le harceler. Dans tous les cas, Nicolas Sarkozy demeure mis en examen dans cette affaire, pour « corruption passive», « financement illégal de campagne électorale », « recel de fonds publics libyens » et « association de malfaiteurs ». Agé de 66 ans, Sarkozy ne bénéficie plus de l’immunité de poursuites judiciaires et est mêlé à plusieurs affaires. En septembre, un juge l’avait condamné à un an de prison pour le financement illégal de sa campagne à la réélection de 2012. En mars, il avait été reconnu coupable de « corruption et trafic d’influence » et condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir tenté de soudoyer un haut juge dans l’une des nombreuses affaires judiciaires le concernant.