Le Président de la République, Félix Tshisekedi, tourne désormais son regard vers la Cour des comptes longtemps laissée sur le banc dans le combat contre la corruption en République Démocratique du Congo.
Dans son discours sur l’État de la nation prononcé, ce lundi 13 décembre 2021, devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, le Président Félix Tshisekedi a émis le voeu de rendre opérationnel, dans les tout prochains jours, les différents organes et structures de la Cour des comptes, qu’il considère comme la plus haute instance de contrôle des finances publiques.
Félix Tshisekedi estime que l’opérationalisation des structures de cette Cour va lui permettre de jouer pleinement son rôle de patrouilleure financière en chef.
« J’entends rendre opérationnels dans les tout prochains jours, les différents organes et structures de la Cour des comptes, la plus haute instance de contrôle des finances publiques afin qu’elle joue pleinement son rôle de patrouilleure financière en chef avec l’appui de l’IGF », a dit le Président Tshisekedi devant le Congrès.
A cet effet, Félix Tshisekedi réaffirme son engagement à poursuivre des réformes courageuses dans le secteur de la justice y compris celles relatives aux structures et la qualité de leurs animateurs suivant le principe « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Tshisekedi déplore la qualité de la justice
« A mon accession à la magistrature suprême, j’annonçais que l’Etat de droit, une justice indépendante, la lutte contre la corruption et l’impunité constituaient les grandes lignes de mon action dans son volet de la gouvernance politique. C’est dans ce sens que j’ai placé la redynamisation de certaines structures », a-t-il rappelé.
Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a indiqué que trois ans après, la justice congolaise est toujours sur le banc des accusés alors que cette dernière devrait pourtant rassurer tout le monde, nantis ou non nantis, puissants comme faibles. Bref, une justice qui non seulement dit le droit mais rassure que le droit, alors le bon, a été dit.
Ainsi, le Président congolais a encouragé le Conseil supérieur de la magistrature à faire fonctionner les Chambres disciplinaires afin que la sanction soit la seule récompense des mauvais magistrats.
Dans le souci de résoudre les problèmes récurrents des effectifs insuffisants des magistrats, Tshisekedi a appelé le Gouvernement, avec le concours du Conseil supérieur de la magistrature à finaliser le processus de recrutement dont le dernier en date remonte à une décennie.
Dans le cas particulier la Cour constitutionnelle, Félix Tshisekedi a signifié que l’expérience a démontré que lors du traitement des contentieux électoraux, les neufs juges qui la composent sont souvent débordés au regard des contraintes de délai.
« J’encourage le Président de cette juridiction à travailler avec le Gouvernement afin de mettre en place le corps des référendaires, un outil technique légal qui sera déterminant dans le traitement des dossiers et dans la pérennisation des jurisprudences. »
Les fleurs à l’Inspection générale des finances
Dans ce discours de plus d’une heure, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi a salué les performances réalisées par l’Inspection générale des finances qui fait un travail louable dans la lutte contre la corruption
« J’ai mis un point d’honneur à améliorer l’efficacité de l’Inspection générale des finances (IGF) dont l’action était juste avant mon arrivée, peu perceptible. De même, la création de l’Agence de prévention et lutte contre la corruption (APLC) répondait aussi à cette impératif. Placée sous mon autorité directe, l’IGF contribue efficacement à l’effort d’assainissement des finances publiques et cela, à la grande satisfaction de la population. Néanmoins, l’IGF ne peut remplacer l’action du pouvoir judiciaire, ayant seul le pouvoir constitutionnel de dire le droit. », a souligné le Chef de l’État congolais.
Par ailleurs, le Président Félix-Antoine Tshisekedi souhaite que les mêmes performances soient au coeur de l’action de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), de la Cellule nationale des renseignements financiers.
Pour lui, les autres services devraient emboiter le pas pour une action efficace dans la lutte contre la corruption dans le pays.
Mitterrand MASAMUNA