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COP26 : des journalistes africains partagent leurs expériences sur le traitement des questions climatiques

Des journalistes africains ont partagé leurs expériences en matière de traitement des questions climatiques sur le continent lors de la 26e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26), tenue à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre dernier.

Lors d’une session organisée le 11 novembre par la Banque africaine de développement et l’organisation à but non lucratif Climate Tracker, plusieurs journalistes africains ont échangé sur les approches innovantes traitant de la thématique du changement climatique de façon pertinente.

Selon James Chavula, journaliste au Malawi, trop de journalistes africains traitent le sujet du changement climatique comme une question de diplomatie internationale et non comme une question d’intérêt humain. Il a noté que la COP26 semblait avoir refusé de nombreux journalistes des pays en développement. « Le changement climatique est la nouvelle politique » et il est important que les reportages sur le sujet redonnent « la parole aux populations », estime-t-il.

En Afrique du Sud et au Nigeria, « la majeure partie des publications sur le changement climatique, y compris celles des journaux et magazines africains, proviennent d’institutions et de chercheurs étrangers, souligne une étude du journalisme spécialisé dans le changement climatique réalisée par l’institut Reuters. Le problème vient du fait que les perspectives locales, pourtant indispensables, sont souvent laissées de côté. »

James Chavula a eu l’idée de réaliser des reportages sur le changement climatique en 1995 lorsque sa famille a déménagé dans un petit village, à la retraite de son père. Ce dont il a été témoin l’a troublé. Le village a été victime d’inondations et de sécheresses de plus en plus fréquentes. Actuellement rédacteur en chef du quotidien The Nation (Malawi), il adopte, pour ses reportages sur le changement climatique, une approche orientée vers les solutions.

Cofondatrice de la fondation Agents of change, la journaliste zambienne, Mutetelenu Kalama, soutient que les chefs traditionnels peuvent jouer un rôle important auprès des jeunes reporters en les aidant à produire des articles sur le changement climatique auxquels les gens peuvent s’identifier.

« Au départ, c’était un véritable défi car les langues locales n’ont pas souvent de synonyme pour désigner l’environnement et le changement climatique, a expliqué Mme Kalama. Le recours aux chefs traditionnels a été utile pour communiquer avec les populations dans un langage qu’ils pouvaient comprendre. » L’organisation, pour laquelle elle travaille, propose des formations et un soutien à des jeunes de 15 à 25 ans dans le but de réaliser des reportages sur les problèmes environnementaux et climatiques qui touchent leurs communautés.

Le responsable principal chargé du Changement climatique et de la Croissance verte à la Banque africaine de développement, Arona Soumaré, a salué le rôle des journalistes et des communicants, qui contribuent à faciliter la circulation de l’information des institutions vers les populations. « Les journalistes sont les ambassadeurs du discours sur le climat, a-t-il affirmé. Les institutions doivent s’adresser aux personnes qui sont exclues des négociations. »