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Cameroun-CAN 2021: les premiers mots de Paul Biya

Dans la lettre qu’il adresse au président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, en début de semaine, le président de la République donne son opinion sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui s’est jouée au Cameroun entre le 9 janvier et le 6 février 2022. Dans cette correspondance lue au journal de 6h de la radio d’État CRTV, Paul Biya parle notamment de « succès de la 33e édition de la CAN ».

Depuis la finale remportée, dimanche dernier par le Sénégal, c’est la toute première fois que Paul Biya évoque la qualité de l’organisation de cette compétition continentale. Son appréciation prend néanmoins l’opinion nationale à contrepied. Elle est convaincue que l’organisation de cette CAN a été entachée de détournements de fonds publics. En plus, le drame du stade d’Olembe qui a coûté la vie à huit personnes a rajouté aux spéculations.

Brouillage ?

En effet, dans sa lettre à Patrice Motsepe, Paul Biya salue autant la mobilisation des Camerounais que celle de ses collaborateurs : « le peuple et le gouvernement camerounais se sont mobilisés pour offrir à l’Afrique un évènement sportif et festif de haute facture. En effet, la CAN 2021 aura été une belle vitrine, qui a certainement contribué à la valorisation du savoir-faire des Africains ainsi qu’à celle de leur sens légendaire de l’hospitalité ».

Pour le socio-politologue Claude Abe, il est étonnant que Paul Biya remercie le gouvernement dans une lettre adressée au président de la CAF. « Cette évocation du gouvernement laisse croire que M. Biya est bien au courant de toutes les rumeurs qui courent dans l’espace public au sujet de la reddition des comptes liée à l’organisation de cette CAN, notamment la réalisation des infrastructures. Et qu’il voudrait probablement rassurer ses collaborateurs qui sont responsables dans le gouvernement et, qui étaient partie prenante de ces projets. Mais il faut rapidement dire que pour qui connaît la méthode Biya, c’est au moment même où il vous félicite, pour ce qui est des membres du gouvernement, que vous êtes le plus en insécurité par rapport à votre avenir. Donc, le fait qu’il félicite le gouvernement peut vouloir dire une chose, mais aussi son contraire », analyse Claude Abe.