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Afrique : le 15e sommet des BRICS en Afrique du Sud pour un nouveau système monétaire international plus juste?

Alors que le 15e sommet des BRICS bat son plein en Afrique du Sud, certains envisagent une « dé-dollarisation», mais elle n’est pas automatique dans l’économie mondiale.

En tant que monnaie internationale souveraine la plus importante au monde aujourd’hui, le dollar américain représente sans aucun doute la plus forte proportion dans les prix et les règlements internationaux, les transactions financières internationales et les réserves internationales.

Certes, mais nous avons vu que depuis un an, des pays et régions de l’Amérique du Sud au Moyen-Orient, en passant par l’Asie du Sud-Est, tels que l’Argentine, le Brésil, l’Inde, l’Iran, et la Malaisie, ont annoncé qu’ils formuleraient des politiques visant à réduire leur dépendance à l’égard du dollar américain : la « dé-dollarisation » sera l’occasion pour tous les pays de promouvoir conjointement la mise en place d’un système monétaire international plus juste, plus efficace et plus sûr.

Lors de sa visite en Chine en avril dernier, le président brésilien Lula a demandé : « Pourquoi tant de pays utilisent-ils le dollar américain pour les règlements, pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser la monnaie de notre propre pays pour les règlements ? Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser le RMB ou la monnaie brésilienne pour les règlements ? Ou encore régler dans la monnaie des pays membres de la Nouvelle Banque de Développement ? »

Certaines économies émergentes ont progressivement commencé à envisager la diversification de leurs réserves de change, afin de faire face aux risques financiers que peut engendrer une réserve de change unique. C’est très important pour l’indépendance financière d’un pays.

En réduisant l’utilisation du dollar américain, une nation peut réduire sa dépendance vis-à-vis du système financier américain et renforcer sa propre indépendance financière et sa viabilité.

La raison ? Après l’échec du système de Bretton Woods, si le dollar est toujours resté puissant, c’est à cause du puissant facteur du « pétrodollar ». Mais aujourd’hui, l’influence des États-Unis au Moyen-Orient est moins importante qu’auparavant. Un nouvel ordre au Moyen-Orient prend forme, en particulier après que les principaux pays producteurs de pétrole tels que l’Arabie saoudite et l’Irak ont annoncé qu’ils avaient commencé à utiliser le RMB pour leurs règlements, ce qui a accéléré le processus de « dé-dollarisation ».

De plus, aujourd’hui le dollar est devenu un outil financier utilisé par le gouvernement américain pour imposer des sanctions unilatérales à des pays étrangers.

Peter Earle, économiste à l’American Institute of Economic Research, soulignait dans son article « La dé-dollarisation a commencé » que le dollar américain était progressivement passé d’un vecteur ordinaire de paiement, de règlement et d’investissement à une monnaie utilisée par le gouvernement américain. C’est maintenant un outil financier pour mettre en œuvre des sanctions unilatérales, en particulier après l’escalade du conflit ukrainien. C’est pourquoi, en réduisant l’utilisation du dollar américain, un pays peut réduire sa dépendance vis-à-vis du système financier américain, et renforcer sa propre indépendance financière et sa viabilité. Et surtout, ça donne une nouvelle option aux PME d’utiliser leur monnaie locale dans les échanges commerciaux. Bref, un système monétaire international plus juste à envisager.

ZHANG Shanhui, Présentatrice et journaliste, CGTN Français