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Afrique du Sud : Jacob Zuma accepte de purger sa peine de prison

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma s’est rendu à la police tôt jeudi pour commencer à purger une peine de 15 mois de prison.

Quelques minutes avant l’heure limite de minuit à laquelle la police devait l’arrêter, Zuma a quitté son domicile de Nkandla dans un convoi de véhicules. M. Zuma a décidé de se livrer aux autorités pour obéir à l’ordre de la plus haute juridiction du pays, la Cour constitutionnelle, qui lui a ordonné de purger une peine de prison pour outrage à magistrat.

« Le président Zuma a décidé de se conformer à l’ordre d’incarcération. Il est en route pour se rendre dans un établissement de services correctionnels dans le KZN (province du KwaZulu-Natal) », indique un tweet posté par la Fondation Zuma.

Peu après, la police sud-africaine a confirmé que Zuma était sous sa garde.

La décision de Zuma d’obéir à l’ordre de la Cour constitutionnelle intervient après une semaine de tensions croissantes concernant sa peine de prison.

M. Zuma a été condamné à 15 mois de prison pour outrage parce qu’il n’a pas respecté l’ordre de la Cour qui l’obligeait à témoigner devant une commission judiciaire chargée d’enquêter sur de nombreuses allégations de corruption durant son mandat de président du pays, de 2009 à 18 ans.

La Cour constitutionnelle a ordonné que si Zuma ne se rendait pas volontairement à la police, celle-ci devait arrêter l’ancien président du pays avant la fin de la journée de mercredi.

Dans un plaidoyer de dernière minute pour éviter d’aller en prison, les avocats de Zuma avaient écrit au président de la Cour suprême par intérim pour demander que son arrestation soit suspendue jusqu’à vendredi, date à laquelle un tribunal régional doit se prononcer sur sa demande de report de l’arrestation.

Les avocats de Zuma ont demandé au président de la Cour suprême par intérim d’émettre des directives empêchant la police de l’arrêter, affirmant qu’il y aurait un « préjudice à sa vie ».

La haute cour s’est réunie tard mercredi, selon les rapports locaux, mais a apparemment rejeté la demande de Zuma.

Zuma avait également lancé deux procédures judiciaires pour éviter d’être arrêté après sa condamnation la semaine dernière.

Il a demandé à la Cour constitutionnelle d’annuler sa condamnation et cette demande sera entendue le 12 juillet.

Mardi, ses avocats étaient devant la Haute Cour de Pietermaritzburg pour empêcher le ministre de la police de l’arrêter jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle statue sur sa demande d’annulation de la condamnation. Le tribunal régional se prononcera sur cette demande vendredi.

Les tensions politiques ont augmenté dans la province du KwaZulu-Natal en raison de la condamnation de Zuma, de sa peine et de son arrestation en cours. Des centaines de ses partisans se sont réunis à son domicile au cours du week-end et ont promis d’empêcher son arrestation, mais ils sont partis dimanche.

L’enquête judiciaire sur la corruption pendant son mandat de président a entendu des témoignages accablants d’anciens ministres et de hauts dirigeants de sociétés publiques selon lesquels Zuma a permis à ses associés, membres de la famille Gupta, d’influencer ses nominations au Cabinet et ses contrats lucratifs. M. Zuma a refusé de se conformer à une ordonnance du tribunal l’obligeant à se présenter devant la commission, ce qui a conduit la Cour constitutionnelle à le déclarer coupable d’outrage et à le condamner à une peine de prison.

Dans une affaire distincte, M. Zuma est jugé pour des accusations de corruption liées à un contrat d’armement de 1999, dans le cadre duquel il aurait reçu des pots-de-vin du fabricant d’armes français Thales. Son conseiller financier a déjà été condamné et emprisonné dans cette affaire.