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Afrique : après la CEDEAO, la Banque mondiale reprend ses opérations financières avec le Mali

Après la levée des sanctions infligées à la junte militaire au pouvoir au Mali par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le dimanche 3 juillet 2022, c’est au tour de la Banque mondiale de reprendre, le mercredi 20 juillet 2022, ses opérations financières avec le régime de Bamako.

En conséquence, le Gouvernement malien peut enfin bénéficier des décaissements suspendus par des institutions telles que la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD).

Selon une note du ministère de l’Économie et des Finances du Mali, cette mesure avait été prise en mai 2021 après deux coups d’État en moins d’un an.

A cause de l’embargo mis en place par la CEDEAO, il y a six mois, le pays n’a pas pu régler 236,1 milliards de Francs CFA de paiements d’intérêts et de capital sur les Bons du Trésor malien.

« Le Vice-Président de la région Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque, M. Ousmane Diagana, a adressé au Ministre de l’Économie et des Finances une correspondance datant du 18 juillet 2022, lui annonçant la levée de la suspension des décaissements relatifs aux projets et aux programmes financés par la Banque mondiale au Mali », indique cette note publiée sur la page Facebook du Gouvernement.

Cette décision « permettra ainsi, dans les plus brefs délais, le déblocage des paiements […] des entreprises concernés et également la relance immédiate des activités desdits projets et programmes », précise la note.

Les sanctions ont durement touché l’État enclavé du Sahel, dont l’économie est déjà mise à rude épreuve par une insurrection djihadiste qui dure depuis une décennie.

Le Mali a été le théâtre de deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021. Une situation qui avait poussé la CEDEAO à prendre des sanctions plus fortes après que la junte a dévoilé un plan pour gouverner pendant cinq ans. Les colonels au pouvoir ont finalement cédé aux exigences de la CEDEAO en publiant une nouvelle Loi électorale et un calendrier qui comprend une élection présidentielle en février 2024, un calendrier accepté par l’organisation ouest-africaine.

« Nous sortons d’une situation qui a fragilisé beaucoup d’entreprises », a souligné Youssouf Bathily, Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.

Selon un récent rapport de l’ONU, l’instabilité et les sanctions ont entraîné « une révision à la baisse des estimations de croissance du produit intérieur brut de 5,3 % à 3,4 % » pour 2022 « et une détérioration des conditions de vie » au Mali, « dont les importations proviennent à environ 42 % » des pays ouest-africains.