
Selon un rapport rendu public, le 6 septembre 2022, par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), le continent africain a besoin de 257 milliards de dollars d’investissements supplémentaires dans le secteur de l’agriculture par an pour assurer la résilience de ses systèmes alimentaires et atteindre l’objectif de la « faim zéro » d’ici 2030.
Dans ce document intitulé « Rapport sur la situation de l’agriculture en Afrique 2022 : accélérer la transformation des systèmes alimentaires africains », les experts ayant contribué à sa rédaction estiment qu’à ce jour, l’ampleur des investissements supplémentaires nécessaires est considérable.
« Pour transformer les systèmes alimentaires en Afrique, des ressources financières importantes doivent être mobilisées. L’ampleur des investissements supplémentaires nécessaires est considérable, allant d’une estimation de 77 milliards de dollars par an pour le secteur public jusqu’à 180 milliards de dollars pour le secteur privé », souligne le rapport.
Les experts soutiennent que l’agriculture familiale à petite échelle, pluviale et caractérisée par une faible adoption des technologies est encore dominante en Afrique, ce qui constitue une « menace majeure » pour les systèmes alimentaires du continent.
Selon le rapport, la facture des importations alimentaires de l’ensemble des pays africains est d’ailleurs estimée à plus de 50 milliards de dollars par an, alors que le continent est la région où la prévalence de la faim est la plus élevée au monde, avec 278 millions de personnes touchées en 2021, selon la FAO.
Les experts sont d’avis que l’agriculture africaine est très vulnérable au changement climatique et à son corollaire de phénomènes météorologiques extrêmes comme les sécheresses anormalement longues, les inondations inédites, les fortes tempêtes et les feux de forêt difficilement contrôlables.
« Etant donné que 90 % de la population rurale de l’Afrique subsaharienne dépend de l’agriculture comme principale source de revenus et que plus de 95 % de l’agriculture est tributaire des précipitations, les conséquences de l’imprévisibilité des précipitations, de l’augmentation des températures, de la sécheresse extrême et de la faible teneur en carbone des sols réduiront davantage les rendements agricoles, exposant ainsi les communautés les plus pauvres à des risques climatiques et hydriques de plus en plus intenses, et aux conséquences désastreuses », note le rapport.
Cependant, le rapport de l’AGRA estime que l’Afrique est parfaitement capable d’atteindre le deuxième objectif de développement durable (ODD2), qui consiste à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable, en mobilisant les investissements nécessaires à la transformation de son agriculture.